Une caravane, là ou ailleurs, évidemment mobile, bien qu'on ne sache pas quand elle a roulé pour la dernière fois... Ni belle ni moche, banale… Mais elle est là, bien-là, elle donne l'air abandonnée mais ça bouge à l'intérieur. Rien ne nous invite à y rentrer, mais on le fait quand même, sans vraiment savoir pourquoi, sans raisons. La personne dedans est aussi surprise que nous de la situation, on n'était pas attendu mais on y est pas mal reçu non plus. Il propose un café, on est chez lui. On ne sait pas depuis combien de temps il est là, ni ce qu'il fait là, lui non plus n'a pas l'air de savoir ce qu'on fait là, il a l'air de ne pas être sorti depuis longtemps. Il vit confiné et ça depuis bien avant le confinement, il n'a pas de télé, pas de radio, il a juste sa vie, son univers, son interprétation du monde : simple, enfantin, sans compromis, il est libre, libre d'être. On se retrouve déboussolé, on s'est invité chez lui mais il ne nous en tient pas rigueur, il prend les choses comme elles viennent. On est plongé ailleurs dans un univers parallèle, décalé, fait d'histoires pas forcément parlées, fait de rêves, d'objets insolites, animés. Moment hors du temps, petite parenthèse, confrontation du public avec ce drôle de personnage.
Loin de la folie du monde, du brouhaha collectif, moment humain avant tout...
Entre-sort, mini théâtre d'objets ou la performance circassienne n'est pas loin, le tout baignant dans un univers de magie. Bidouilles, mécanismes, marionnettes et engrenages, enchaînement d'objets et de situations. Château de cartes improbable, numéros d’agilité et de précision, les objets vivent par eux-mêmes autant qu’ils sont manipulés. Tout démarre d'une scène du quotidien banale mais qui nous entraîne sans qu'on s'en rende compte dans un enchaînement de situations autant improbables que magiques.