Dans Liesse(s), Yaëlle Antoine creuse son rapport fasciné à l’espace public et dissèque, avec intensité et précision, le hors-champ de la liesse et ses mouvements, tiraillés. Une centaine de parpaings, du papier froissé, déchiré, des chiures de nappes… Des femmes qui se croisent dans ce chaos, s’assoient puissantes sur les ruines fumantes de ces rituels détruits, rituels de transactions de leurs corps de femmes, rituels piétinés... Chacun des tableaux de Liesse(s) est composé du précédent, recyclant à l'infini, avec opiniâtreté, les mêmes éléments, mâchés, mouillés, soufflés. Une multitude d'images qui posent une écriture scénique carnavalesque, bruissante de détails, de corps et chorégraphique. Exutoire et jubilatoire.